Les syndicats réagissent aux ambitions Bruxelles pour l’agriculture
La vision de l’agriculture présentée par le commissaire européen Christophe Hansen a reçu un timide accueil à la FNSEA et la Confédération paysanne. Si certains éléments sont identifiés comme positifs, les syndicats agricoles attendent la vérité des débats qui suivront dans les instances européennes.
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Ils ont vu la vision, mais ils attendent de voir. C’est le sentiment qui émane d’une partie des syndicats agricoles français après la présentation de la Commission européenne de sa vision pour l’agriculture. Le commissaire à l’Agriculture, Christophe Hansen, affirme qu’il a entendu les revendications exprimées il y a un an par le secteur agricole à travers l’Europe. L’ambition exprimée ? Atteindre la souveraineté alimentaire en améliorant la compétitivité et l’attractivité du secteur agroalimentaire.
Une FNSEA qui reste sur ses gardes
La FNSEA « note des inflexions satisfaisantes » dans un communiqué de presse diffusé le 20 février 2025. « La communication repositionne en effet l’agriculture dans les politiques européennes, en tant que secteur stratégique dans un contexte géopolitique particulièrement complexe. […]. L’accent mis sur la dimension extérieure, avec la volonté affichée de la Commission européenne d’assurer la réciprocité des normes, ainsi que l’affichage d’une ambition pour l’élevage, sont des pas dans la bonne direction. »
Mais beaucoup de questions restent sans réponse, enchaîne le syndicat. « Au premier rang desquelles le budget qui sera consacré à la Pac dans le prochain cadre financier pluriannuel. De même, malgré les annonces de certaines initiatives, la Commission n’avance que peu de mesures concrètes. »
Le Copa, dont fait partie la FNSEA, et le Cogeca, regroupant plusieurs syndicats européens, tient les mêmes propos dans un communiqué daté du 19 février 2025. La vision est « ambitieuse », mais elle ne pourra pas « ignorer le débat sur le budget de la Pac ».
La Confédération paysanne pose ses conditions
La Confédération paysanne a aussi repéré des signaux positifs dans le discours de Christophe Hansen. « La volonté d’améliorer les prix payés aux paysans et paysannes et de répartir plus équitablement les subventions est un bon signal », écrit le syndicat dans un communiqué du 19 février.
La Confédération paysanne pose ses conditions : « Les “promesses” de prix équitables sont incompatibles et inatteignables avec la libéralisation des marchés à l’échelle mondiale, avec les accords de libre-échange et sans aucun mécanisme protecteur contre la concurrence déloyale qui fait baisser les prix. »
Alors que le commissaire européen a évoqué la modification prochaine de la directive sur les pratiques commerciales déloyales, ce sera le moment selon le syndicat de prendre « des mesures audacieuses avec une procédure accélérée pour interdire l’achat à des prix inférieurs aux coûts de production ».
Comme la FNSEA, la Confédération paysanne sait que le diable se cache dans les détails. « Les propositions en matière de redistribution et de ciblage des aides, issues du dialogue stratégique, sont très peu détaillées mais pourraient aller dans le bon sens : plafonnement, dégressivité, attention particulière pour les zones à handicap naturel, ainsi qu’aux jeunes et nouveaux installé(e)s ».
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